Fiche de lecture - King Kong Théorie Virginie Despentes
King Kong Théorie
Virginie Despentes, Le Livre de Poche, Paris, septembre 2022, 151 pages, 6€90
J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre, parce qu’être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre affaire.
Table :
Bad Lieutenantes
Je t’encule ou tu m’encules ?
Impossible de violer cette femme pleine de vices
Coucher avec l’ennemi
Porno sorcières
King Kong Girl
Salut les filles
Bibliographie
Le point de vue d’André-Pierre Lacotte, enseignant d’HIDA :
V. Despentes est violente, sa lecture est violente, son écriture est violente, le visionnage de Baise-moi est violent, certaines de ses interviewes sont violentes… mais n’existe-t-il pas une violence fondamentale, on pourrait presque dire « constitutive » voire « ontologique », à l’encontre des femmes ?
L’ouvrage en question n’est évidemment pas à proposer en classe, il est pourtant assez crucial dans la réflexion sur les rapports de genre, la violence faite aux femmes, la violence que certaines peuvent exprimer, et qui s’est d’ailleurs exprimée, notamment dans l’art contemporain.
V. Despentes nous propose une réflexion, la sienne, basée sur son histoire, peu glamour, ses viols, ses descentes aux enfers. Elle représente un féminisme radical, anti-féminin anti qu’absolument féminin.
L’autrice n’enjolive rien, pas plus qu’elle ne se lamente sur son sort ni sur les mauvais coups du sort.
L’ouvrage se lit très vite, mais cela ne signifie pas pour autant qu’on en sort indemne, ni qu’il ne vous quitte aussi vite qu’on l’a lu.
Des thématiques notoirement d’actualité sont ici traitées : le viol, la prostitution, la violence faite aux femmes, la pornographie. Et l’autrice tient souvent des propos pour le moins iconoclastes que chacun appréciera en fonction de sa sensibilité et de son expérience de vie.