Fiche de lecture - Nous sommes tous des féministes, suivi de Le danger de l’histoire unique - Histoire des Arts – Académie de Normandie

Fiche de lecture - Nous sommes tous des féministes, suivi de Le danger de l’histoire unique

Nous sommes tous des féministes, suivi de Le danger de l’histoire unique
Chimamanda Ngozi Adichie, traduction de l’anglais (Nigeria) par Sylvie Schnieter et Mona de Pracontal, Gallimard, collection Folio, Paris, janvier 2023, 73 pages, 3€

, par Delphine Hue

Quatrième de couverture :
« Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement. »
Dans ces deux discours, Chimamanda Ngozi Adichie porte une voix, rare et puissante, d’émancipation.

Le point de vue d’André-Pierre Lacotte, enseignant d’HIDA :
Le premier texte est désormais un « classique » du féminisme. Repris par Beyoncé au début de sa chanson Flawless, sur son cinquième album, éponyme, sorti en 2013. Si les mésententes semblent désormais enterrées, Chimamanda Ngozi Adichie a ouvertement dénoncé cette « récupération », avant de revenir à de meilleurs sentiments envers Beyoncé, dont on peut se demander, de prime abord, et si on n’a rien lu la concernant ou concernant sa « probité féministe », si elle est « véritablement féministe ».
On peut lire un article du magazine Elle au sujet de ce « transfert » entre les deux femmes. Si l’on a en tête plusieurs textes critiques sur la « presse féminine » (notamment celui de J. Padjemi), il n’est pas inutile de la lire, au moins un peu.
C. N. Adichie s’est fait connaître, notamment par la diffusion TEDxEuston de son discours. Elle vaut la peine d’être vue et entendue.

Bien que n’étant pas prof d’anglais j’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi le titre est traduit par « Nous sommes… » parce que l’original anglais est bien « Nous devrions… », et il me semble que cela change pas mal de choses.
Je préfère donc lire le texte en version originale, d’autant plus qu’il est disponible en pdf.

Le second texte « Le danger de l’histoire unique » est tout autant intéressant : « Les histoires comptent. La multitude des histoires compte. Des histoires ont été utilisées pour déposséder et pour calomnier mais des histoires peuvent aussi servir à reprendre du pouvoir et à humaniser. » p. 72